LYRICS
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LA COLERE (FROIDE)
je suis la colère
qui se terre mais ne peut se taire
je me répands, tentaculaire,
je ne suis pas protocolaire
je vis sur la frontière
des deux côtés de la médaille
je trouve toujours l'argumentaire
pour m'insinuer dans tes failles
je suis la partie de toi
que tu ne peux pas regarder en face
enfermée à double tour
pour ne pas me voir dans la glace
colère légitime
ou dangereuse haine gratuite
je viens de tes fonds intimes
et ma présence n'est pas fortuite
je suis la colère
enfouie depuis longtemps
que tu ne laisses éclater
qu'une fois de temps en temps
Je viens et te rends sourd
comme l'amour te rend aveugle
tes sensations se brouillent
t'entends même plus ce que tu beugles
Oui, ouvrir la soupape
ça ne peut que faire du bien
c'est surtout bon de tout éclater
sans réfléchir à demain
je viens dans un brouillard,
et j'éclate ta conscience
Tu te reconnais nul part
Et je deviens ce que tu penses
je vis en équilibre
sur les limites que tu te fixes
car pas de vice sans vertu
et pas de vertu sans vice
je suis la partie de toi
que tu vomis dans des poèmes
mais tu n'en as pas marre
de te battre contre toi même ?
je suis la colère
qui est l'essence de tes chimères
toujours entre deux eaux,
entre l'ombre et la lumière
Je suis la peur chronique
de l'enfant dans ta mémoire
je suis dans sa panique
dès qu'il est seul dans le noir
Sens-tu l'odeur rance
qui se cache dans mes phonèmes ?
Je suis ta mauvaise conscience
quand tu es seul face à toi-même
Je viens te voir
tard, quand t'as le cafard
quand tu t'allumes un pétard
pour chasser les idées noires
Prends les mauvaises décisions
en suivant tes émotions
Peur, souffrance, frustration,
je résonne dans tes questions
Je suis le monstre caché
dans la mémoire de l'enfant
Qui appelle je le sais
"au secours maman !"
Je te gère d'une poigne de fer
Je suis rage et véhémence
Quand tu sers les molaires
Je suis haine et impatience
Clair et séculaire
Je suis aigreur et amertume
La vérole dans tes nerfs
Je suis rancœur et rancune
je suis la douce haine
qui s'accroît et qui t'habite
s'enracine sur l'équilibre
entre hôte et parasite
je suis comme un cauchemar
dont jamais tu ne ressors
tu me sens dans le brouillard
et m'as empoigné, or
tu peux te débattre
je suis déjà le plus fort
je te nourris, tu me nourris,
au bout du compte je te dévore
Je suis au fond de toi
et tu me vois comme un poison
Mais si je me répands
c'est par ta permission
entre bonne haine et mauvaise graine
ce sont des problèmes que se posent
Tu me suis où je t'emmène
et je fleuris en ecchymose
Je suis froid et ne crie pas,
ça tu le feras pour moi
je suis la voix qui est en toi
et te suivrai dans ton trépas